Estratégias de autorrepresentação em O Mal de Montano, de Enrique Vila-Matas

Abstract

Le mal de Montano, publié en 2002, de l’écrivain espagnol Enrique Vila-Matas, a comme narrateur protagoniste Rosario Girondo, auteur d’un journal intime transformé ultérieurement en roman et intitulé avec le même nom que celui inscrit sur la couverture, soit la couverture du livre de la réalité factuelle. En outre, deux données biographiques d’Enrique Vila-Matas apparaissent dans l’histoire et coïncident avec les données du narrateur protagoniste : tous les deux sont nés à Barcelone en 1948. Le texte suggère un pacte autobiographique, mais nous nous trouvons face à d’autres facteurs qui affirment un plus grand engagement à ne laisser apparaître que des fragments du moi et avec le processus d’écriture lui-même, donnant ainsi un sens à l’autofiction. Ainsi, notre objectif dans ce travail est d’enquêter sur les stratégies fictives d’autoreprésentation dans O Mal de Montano, en considérant qu’elles transitent entre l’autobiographie et l’autofiction. La perception de ce transit a été possible parce que nous avons utilisé la conception de l’espace autobiographique tandis qu’un espace construit au cours du processus de lecture, dans lequel nous considérons l’auteur comme une des pièces du jeu, ou, comme Rosário lui-même le fait, quelqu’un avec la possibilité de disparaître. La recherche proposée dans ce travail a été soulevée par la problématique des récits qui ébranlent les certitudes théoriques et littéraires au sujet de l’identité entre auteur et narrateur protagoniste. Selon Figueiredo (2013), l’autofiction serait le symptôme du contemporain et, dans ce scénario, le journal intime apparaît comme un outil pour la construction de récits plus grands. En effet, l’attention est attirée sur le travail d’écrivains, comme Vila-Matas, de quand ils semblent vouloir apporter à leurs récits un engagement théorique et littéraire en racontant l’histoire et aussi en laissant clairement la façon dont l’histoire est racontée et les concepts littéraires rapportés. Notre apport théorique s’est constitué, d’une part, par Lejeune (2008) sur l’autobiographie ; Doubrovsky (1975) sur l’autofiction ; et, d’autre part, par des auteurs qui nous ont aidés à tisser le dialogue entre autobiographie et autofiction : Leonor Arfuch (2010), sur l’espace autobiographique ; Blanchot, sur la disparition de l’auteur ; Figueiredo (2013) sur le journal intime; Kristeva (2005) et Samoyault (2008), sur l’intertextualité. En conséquence, nous constatons que les signes de réalité présents dans le roman sont articulés stratégiquement, nous suggérant tantôt une autobiographie, tantôt une autofiction.